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samedi 11 mai 2024

I love vinyle #3002 Dionne Warwicke - Dionne, 1973

Superbe album de 1973, centré autour du couple infernal Bacharach-David. J'extrais The Balance of Nature, chanson peu connue, alors qu'elle sonne comme un classique. Trois titres sont joliment arrangés par Bob James. Dont une variante très intéressante du fameux Close to You. Les puristes choisiront

 

 

 

 Infos wiki. Née en 1940... donc 84 au compteur, c'est lors d'un enregistrement en 1962 avec les membres de son groupe les Gospelaires et ceux des Drifters, que la voix de Dionne capte l'attention de Burt Bacharach. Celui-ci lui propose alors d'enregistrer des maquettes en solo, dont ses chansons et celle de son partenaire Hal David. Née Warrick, elle prend le nom de Warwick à la suite d'une erreur typographique sur la pochette de son premier single Don't Make Me Over.

 

 






Dionne Warwick - The Balance of Nature



La version de Bacharach lui-même :



Dionne Warwick - Close to You, arrangement Bob James :



dimanche 5 mai 2024

I love vinyle #2958 Esbjörn Svensson – HOME.S. - Esbjörn Svensson Solo, 2008

Album enregistré en secret, chez le pianiste, quelques semaines avant sa mort. Les pistes sont restées 10 ans dans son ordinateur avant que sa femme, qui n'avait pas osé l'explorer, ne les découvre. « Lorsque les enregistrements pour piano solo ont été trouvés chez nous, nous avons eu l'impression de recevoir un message passé en fraude à la frontière. » Les fans du groupe E.S.T., habitués au style puissant et déhanché du trio, où pouvaient se mêler jazz, rock, et divers effets électronique, seront sans doute déconcertés par l'aspect contemplatif de cet album posthume. Je l'ai été. Pas sûr que s'il était sorti de son vivant, il n'ait pas aussi dérouté, voire déçu. On est dans une exploration intime, peut-être destinée à n'être jamais éditée. Et pourtant, on sent que les morceaux sont achevés et pas juste improvisés. Un album pour les amateurs du jeu d'Esbjörn Svensson, peut-être pas indispensable, mais émouvant. Car après tout ça... le silence. Et ce qui le précède ne peut-être qu'un trésor.

 


dimanche 7 avril 2024

Concert Philippe Sarde, 4 avril 2024

Très beau concert Philippe Sarde jeudi dernier, 4 avril 2024, à Radio France avec l'Orchestre National de France. Tout y était, ses veines jazz, populaire, classique, ses mélanges, comme il dit lui-même. On retrouvait les thèmes emblématiques des Choses de la vie, Vincent, François, Paul et les autres, le thème déhanché de Coup de torchon, le thème à la flûte la Guerre du feu...

 Belles découvertes : Les thèmes de Music Box, Le juge Fayard dit « le Shériff » ou la Rhumba de La Grande Bouffe. Mention spéciale à la Suite pour piano où Alexandre Tharaud enchaînait Les choses de la vie, Hôtel des Amériques et Beau-Père. Fatma Saïd revenait à la fin pour chanter la chanson d'Hélène. Elle m'a toutefois plus touchée dans le thème de Music Box, chanté-murmuré façon Bachianas Brasileiras. Les interprètes ne manquèrent pas de s'incliner en direction du troisième rang où Philippe Sarde en personne était discrètement assis. Une diffusion vidéo était annoncée sur le programme, mais je ne l'ai pas retrouvée. La diffusion radio comporte un entretien émouvant avec Sarde au moment de l'entracte.

à écouter ici : https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/le-concert-du-soir/philippe-sarde-les-choses-de-la-vie-orchestre-nationale-de-france-mei-ann-chen-fatma-said-7219310


 

dimanche 24 mars 2024

Balzac, Daumier et les Parisiens


Amateurs de Balzac et/ou de Daumier, vous avez encore une semaine pour visiter la belle exposition « Balzac, Daumier et les Parisiens », au musée de Balzac, 47 Rue Raynouard, Paris 16e, métro Passy. Du mardi au dimanche.

Au premier étage, l'appartement qu'occupa Balzac jusqu'en 1847. Quatre ans avant sa mort. Là, il eut le temps d'écrire une grosse partie de la Comédie Humaine, dont ses deux derniers romans, la Cousine Bette et le Cousin Pons. Cafetière, canne, daguerréotype, fauteuil et table de travail, jeux d'épreuves criblées de corrections, présence fantomatique et bruits étranges quand le musée est au calme... tout y est, ou presque. Mais ne soyez pas déçus de ne pas trouver sa robe de chambre, comme ces visiteurs dépités qui ont cru l'apercevoir... il y a vingt ans ! Pas plus que son mobilier ou ses bibelots et toiles de pacotilles vendues à sa mort par la déconcertante Mme Hanska.


À l'étage inférieur, l'expo Daumier regroupe peintures et lithos publiées dans les journaux satiriques de l'époque. Juste après son passage en prison pour s'être moqué de Louis Philippe puis, d'un préfet qui lui avait pourtant accordé un sursis. Et avant que son ami Corot ne lui offre une maison, le propriétaire de Daumier voulant l'expulser. Le tout agrémenté de dessins satiriques de notre époque. (À ce sujet, face à ce génie du trait qu'était Daumier, la comparaison est un peu cruelle.)

 

Au détour d'un couloir, ou à l'entrée du musée, vous pourrez me croiser, car je travaille comme gardien de ce lieu envoûtant depuis novembre dernier. Je vous montrerai par où passait Balzac pour échapper à ses créanciers. Ou bien je vous dirai ce que sont ces mystérieuses « pastilles du Sérail », sorties du Charivari. N'oubliez pas votre billet, sinon je serai sans pitié : plaquage au sol, mise en PLS, évacuation jusqu'au commissariat le plus proche. (lol !) On peut aussi, sans billet, descendre dans le superbe jardin entretenu de main de maître par le jardinier M., l'homme aux mille ressources. Mais que je ne vous vois pas batifoler sur les pelouses au repos ! Je serai intraitable. Trêve de plaisanterie, venez, venez, le lieu est magnifique, véritable havre de paix au cœur de Paris. C'est un peu mélancolique que je vais quitter ces lieux à l'issu de l'expo temporaire, le 31 mars.


 

lundi 18 mars 2024

L'incroyable histoire de Notre-Dame de Paris à travers les siècles


 

Pub. Sortie le 20 mars de mon Roman-Doc : L'incroyable histoire de Notre-Dame de Paris à travers les siècles. Dès 8 ans.

On suit l'évolution de la Cathédrale grâce à une famille d'artisans, de la pose de la première pierre en 1163, jusqu'à l'incendie de 2019. Malgré le travail du temps, un lien secret, fragile comme un battement de cœur, continue de relier ces hommes à la cathédrale. Comme le dit l'un d'entre eux : « Je suis une petite pierre dans l'édifice. Chacune tient l'ensemble. » Quand Notre-Dame est menacée, leur vie personnelle, elle-même, vacille. La fiction est entrecoupée de quatre docs : le gothique ; les artisans ; sculptures et gargouilles ; Notre-Dame au cœur de l'Histoire de France. Extrait :

« (...) je désigne Notre-Dame en train de brûler devant nous. (...) Près de moi, un passant arrogant m'extirpe de mes souvenirs : — Bah, pourquoi se lamenter ? grogne-t-il. C'est rien que des vieilles pierres ! Agacé, je l'interpelle : — Moi, mon père était bouquiniste sur les quais. Il me lisait des contes fantastiques, m'apprenait la légende des gargouilles, l'histoire des statues diaboliques… alors oui, pour certains, Notre-Dame c'est important ! L'homme me répond, mais je réalise qu'un bruit sourd couvre ses paroles. Dans les flammes qui dévorent la charpente, je crois voir des visages familiers se fondre les uns aux autres et j'ai l'impression qu'on m'appelle : « Vinceeeent… »

jeudi 26 octobre 2023

Portfolio félin #4 La conspiration des indociles, suite

J'ai enfin trouvé un allié dans ce chat noir qui baille. Je passais dans la rue quand il m'a interpellé en miaulant. « Meoooh. » Je pivote sur moi-même, il était là, en haut d'une colonne, à la cool, au soleil, en train de se frotter sur la pierre. Je ne sais pas si c'est un dissident, mais lui au moins il m'a à la bonne. Je prends la photo.

– Ça va, le chat ?
– Pas mal.
– Dis, tu as une idée... à savoir : pourquoi les autres chats du coin me snobent en ce moment ?
– De quoi tu parles, vieux ?
– Je sens comme une conspiration, orientée contre moi. Dès que je les approche, ils me fuient.
– Moi j'ai pas fuis, je t'ai appelé.
– J'en déduis que tu ne fais pas partie de la conspiration.
– Mec, si tu tiens ce genre de discours à tous les chats que tu croise, pas étonnant qu'ils t'évitent.
– Non d'habitude je leur dis juste : « Chat, ou minou... viens minou... » ce genre de trucs. Je débarque même avec des croquettes. Mais bernique !

– Si je t'ai appelé c'est pour te montrer combien c'est cool de prendre le soleil. Juste ça. Le message c'est : profite.
– C'est noté.
– Et puis, des fois on a envie de causer, des fois non. C'est ça les chats.
– Mouais. Je sens quand même quelque chose dans l'air. Du négatif à mon égard.
– Arrange-toi pour que les humains croient que ce genre de dialogue sort de ta tête, vieux, sinon t'es cuit.
– Merci du conseil.
J'attends un « hasta la vie d'chat, baby » ou un truc du genre, mais la communication est rompue.

Un autre jour, j'ai un paquet de biscottes sous le bras. Je vois un chat qui marche sur un muret le long d'une maison. Le temps de faire le point, une photo floue, deux photos floues. Impossible de faire l'avoir net.

Un type à une fenêtre de la baraque me lance : « Je peux vous aider monsieur ? » Moi : « Non, non, merci, je prends juste ce chat en photo. » Lui : « Ouuaaais. » Je suis pas très malin, mais je sais reconnaître un ouais. Son ouais voulait dire : « c'est ça... arrête de photographier ma baraque et détalle en souplesse. » Le gars imagine peut-être que je suis en repérage pour un cambriolage avec un paquet de biscottes sous le bras ? Malin. Une tactique comme une autre. Comment lui faire comprendre que mon truc c'est de photographier les chats ? Que je tiens une chronique sur Facebook suivie par un nombre indécent de followers ? C'est bizarre ? Déplacé ? Je détalle en souplesse.

Plus loin, le chat me double sur le trottoir d'en face, comme s'il m'avait suivi. Afin de savoir où je vais et si je suis un danger ou non. Sûr qu'il a entendu parler de moi ! Ce gars bizarre qui rôde en ville et qui prend tout ce qui ressemble à un chat en photo. Je vous le dis, la conspiration s'intensifie. Et les chats ont des alliés puissants : les proprios. Des mecs qui ne supportent pas que d'autres mecs avec des paquets de biscottes sous le bras viennent rôder autour de leur baraque. Je crois que je vais avoir des problèmes. Mais je crois que je m'en tape. Ils veulent la guerre ? Ils vont l'avoir ! 

à suivre...

mardi 22 août 2023

Portfolio félin #3 Conspiracy cats

 Je continue ma cartographie féline à travers la ville. Cette fois-ci, résultats mitigés. La nouvelle s'est répandue que je traque ces créatures pour de mystérieuses raisons. Elles semblent s'être donné le mot : « tournons le dos à ce gros chat en sueur. » (Oui je pense que pour certains chats nous sommes aussi des chats. Moins rapides, moins malins, mais juste assez pour accepter d'être leurs esclaves à vie et de disparaître certains jours pour reparaître les bras chargés de machins succulents. En échange de ronrons et de coups de tête dans les mollets.)

#6 chat gris au loin parmi les pierres. Un coup d’œil dédaigneux dans ma direction. Moi :  « Minou... » Lui :  « Ouais, tu veux quoi ? »

 

 

 

 

 

 #7 chat noir, juste dans la rue de mon immeuble. En me voyant, il saute dans un jardin, bondit sur un rebord de fenêtre. Remue quand même la queue quand je l'appelle : « Le chaaat... », d'un air de dire : « Biiiien ! Tu arrives à mettre un mot sur une image... »

 

 #8 Je retrouve la petite chatte blanche avec une tâche noire sur l’œil. D'abord tapie sous une picasso rouge.Cette fois-ci, j'ai un imparable appât : des croquettes. Hélas, elle s'éloigne sans y toucher.

 

 

 

 

 Outre la méfiance, je découvre un nouvel aspect de sa personnalité : sa queue noire. J'y gagne une discussion avec un résidant qui me dit qu'il s'est occupé de chats en bénévole, et me conseille pour les amadouer de leur donner des... saucisses. Je note l'idée, un peu perplexe quand même.


#9 Je retrouve la chatte le lendemain au même endroit. Dubitative. « Encore lui !? » Je remarque, un peu inquiet, que dans le coin il y a beaucoup de chiens avec des hommes en laisse.

 

 

 

 

    #10 A nouveau, le chat noir de la rue où j'habite. Chassé par les aboiements d'un chien dans un jardin, il se cache derrière une voiture. La maitresse du chien aboie elle aussi, sans saisir la raison du courroux canin. En me voyant, elle se fige illico comme si j'étais un énorme chat noir, ce que je suis parfois. La trouvant peu accorte, je me contente de parler au chat, qui continue à lorgner en direction de son ennemi(e?), pourtant invisible depuis la rue. Tandis que je prends ma voix la plus enjôleuse, le chat se couche dans le caniveau. Je crois que c'est gagné, mais il se relève aussitôt, se souvenant de la rumeur du quartier : ce gars bizarre qui parle aux chats, mieux vaux l'éviter. Il disparait au coin d'une rue.


#11 & 12 Les jours suivants, un chat pourtant à l'abri derrière un grillage me fuit ; un autre à peine visible sur la photo traverse une rue et d'un bond disparait dans un jardin. Une véritable conspiration. La conspiration des indociles. (Si vous avez la ref. ça me réjouit !)

 



 

I love vinyle #3002 Dionne Warwicke - Dionne, 1973

Superbe album de 1973, centré autour du couple infernal Bacharach-David . J'extrais The Balance of Nature , chanson peu connue, alors ...